Thödol

Independant label

6 nov. 2011

THÖDOL COMPILATION Vol. I

THÖDOL COMPILATION Vol. I


Ecouter l'album / Listen to the album

01 Yann LECOLLAIRE - Mouve 5
(Y. Lecollaire) 4:10 
Quentin MANFROY - Flûte
Yann LECOLLAIRE - Clarinettes
Eric BRIBOSIA - Claviers
Benjamin CHAVAL - Batterie, table électrique 

02 Epileptik Gramofon - What's the Problem?
(S. Remadna) 6:01 
Thomas BARRIERE - Guitare
Sofiane REMADNA - Basse
Benjamin CHAVAL - Batterie 

03 Picola NAINE - Euh... Reh
(Picola Naine) 2:46
Picola NAINE - Tous les instruments 

04 L. GARCIN, T. BARRIERE? S. MAZOYER & B. CHAVAL - Prise 4
(L. Garcin T. Barrière, S. Mazoyer & B. Chaval) 7:27 
Lionel GARCIN - Saxophone
Thomas BARRIERE - Guitare, Objets
Sébastien MAZOYER - Bayan
Benjamin CHAVAL - Batterie 

05 Mr VIANDE - C-002-01
(Mr Viande) 7:57 
Mr VIANDE - Samplers 

06 PANDAAEMONIUM - Les Temps Morts
(C. Daaé & Pan) 5:43 
Christine DAAE - Guitare, Basse, Samples
PAN - Collages, Détournements, Détériorations 

07 Thomas BARRIERE - Numéro du Buffle Fil-de-fériste du Cirque royal de Java
(T. Barrière) 3:39 
Thomas BARRIERE - Guitare, Objets, Bandes-son 

08 Yann LECOLLAIRE - Chant III
(Y. Lecollaire) 3:04 
Géraldine COZIER, Sarah KLENES, François VAIANA - Voix 

09 Lionel GARCIN & Thomas BARRIERE - Prise 5
(L. Garcin & T. Barrière) 5:05 
Lionel GARCIN - Saxophone
Thomas BARRIERE - Guitare, Objets 

10 ORDRE & PROGRES - Crise Pétrolière
(Ordre & Progrès) 3:49 
ELLIOTT - Claviers
U235 - Sampler 

11 PANDAAEMONIUM - Au Dessert 
 (C. Daaé & Pan) 4:28 
Christine DAAE - Guitare, Basse, Samples
PAN - Collages, Détournements, Détériorations


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Graphisme (Design) : Vincent CAPES

THO 011 - 11/2011
CD time 53:42

1 nov. 2011

Page de Publicité - LE FANTÔME DE L'OPERA

Le Fantôme de l'Opéra
DVD avec la nouvelle bande-son de Yann LECOLLAIRE


Le Livre :
Un roman de Gaston LEROUX - 200 pages 13,5/21 cm. Dos carré collé.
Photomontages de Vincent CAPES

Des phénomènes étranges se produisent à l’Opéra de Paris. Certains affirment avoir vu la tête squelettique d’un fantôme. Et Christine Daaé, une jeune cantatrice, entend une voix l’appeler pendant la nuit.... Mais qui est donc le Fantôme ? Silhouette capée et masquée qui hante les souterrains de l’Opéra et impose sa loi, Erik est fou amoureux de Christine. Et il est prêt à tout pour elle. 
A l’occasion du centenaire du livre de Gaston Leroux Le Fantôme de l’Opéra, Yann Lecollaire a écrit une nouvelle bande-son pour le film de 1925 de Rupert Julian avec Lon Chaney et Mary Philbin. 
Une musique inspirée par Messiaen, empreinte de lyrisme, ponctuée d’improvisations, avec des arrangements modernes naviguant entre la musique de chambre et le rock où Yann Lecollaire répond par une oreille attentive aux sons et aux harmonies à la douleur et la solitude d’Erik le Fantôme.

Le Film :
Phantom of the Opéra
(U.S.A) - 1925 - 90 mn - N&B colorisé - 4/3, Muet
Cartons sous-titrés en français


Un Film de Rupert Julian
Scénario de Elliott Clawson, d’après le roman de Gaston Leroux
Produit par Carl Laemmle
Avec Lon Chaney, Mary Philbin, Norman Kerry & A.E. Carewe

Musique de Yann LECOLLAIRE
Yann LECOLLAIRE - Clarinettes
Thomas BARRIERE - Guitare
Sébastien MAZOYER - Bayan
Tom Pablo GAREIL : Vibraphone
Maxime DUPUIS  : Violoncelle
Benjamin CHAVAL : Batterie, Machines

Invités :
Lionel Garcin - Saxophones
Romain Thorel - Cor
David Merlot - Contrebasse

Bonus :
Un entretien avec Richard Khaitzine autour de l’oeuvre de Gaston Leroux
Filmographies
Trailers
Une scène en couleurs
Galeries de photos

Tirage de tête :
5 Coffrets contenant un photographie en tirage unique
La série « Le Fantôme » (numérotées & signées)
Le livre
Le film
Le disque

Édité par VENUS D'AILLEURS & ANIMA
Édition réalisée dans le cadre du centenaire de l’œuvre de Gaston Leroux.
Édition réalisée avec le concours de la région Languedoc Roussillon.

Thomas Barrière – MUSIQUES SPECTACULAIRES POUR CIRQUES IMAGINAIRES

Thomas Barrière – MUSIQUES SPECTACULAIRES POUR CIRQUES IMAGINAIRES



Bandes-sons de spectacles imaginaires qui ne verront jamais le jour, ces enregistrements sont comme des croquis, des esquisses qu’un peintre ferait avant de procéder à l’application de l’huile sur la toile. Un schéma, une couleur, une sensation, toujours pris sur le vif, sur l’instant, capturée par le crayon ou l’enregistreur. Cette approche est comme un grand terrain de jeu pour Thomas Barrière, comme l’ai la télévision lorsqu’un réalisateur de cinéma s’y essaie. Et l’on prend plaisir à écouter ces propositions, ces esquisses, comme l’on prend plaisir à découvrir les ébauches des grands peintres, leurs recherches et leurs impasses, qui ont donné naissance à leurs grandes œuvres.
Dans ces Musiques Spectaculaires pour Cirques Imaginaires, délicieuses et éclectiques, remplies d'humour et d’ingénieux effets dramatiques, Thomas Barrière visite les sons magiques, la beauté aurale de l'expérience visuelle. « Redécouvrir le sérieux d’un enfant qui joue », écrivait Nietzsche (phrase que reprendront plus tard St-John Perse et Borges). Il mêle un éventail d'instruments électriques, traditionnels et ethniques, à des sons et des ambiances glanés lors de ses voyages autour du monde. Réalisés avec une grande habileté mais aussi beaucoup de fragilité par le musicien, ces enregistrements rares mélangent la musique d’avant-garde, les recherches d’improvisation et d’expérimentations libres à une sensibilité originale pour aborder la musique de spectacle.
En se concentrant sur sa relation remarquable avec le cirque, ce disque souligne les travaux d'un explorateur des frontières musicales, insaisissable et énigmatique, vu à travers le prisme de ses 2 passions : la musique expérimentale et le spectacle populaire.

Soundtracks for imaginary shows that will never happen, these recordings are like drawings, sketches that a painter would do before using paint on canvas. A pattern, a color, a feeling, always taken from life, on the very moment, captured by the pen or the recorder. This approach is like a big playground for Thomas Barrière, as the television is when a filmmaker works in it. And it’s very pleasant to listen to these proposals, these sketches, as the pleasure to discover drafts of the great painters, their research and dead ends, which gave birth to their masterpieces.

In
Musiques Spectaculaires pour Cirques Imaginaires, delicious and eclectic, filled with humor and ingenious dramatic effects, Thomas Barrière visits the magical sounds, aural beauty of the visual experience. “Rediscovering the seriousness of a child playing” wrote Nietzsche (same sentence resumed later by St. John Perse and Borges). He combines a variety of electric instruments, traditional and ethnic, with sounds and moods gleaned during his travels all around the world. Made with great skill but also a lot of fragility by the musician, these rare recordings mix the avant-garde improvisation research and experimentation free to original sensitivity to approach the music for show.
By focusing on his remarkable relationship with the circus, this disc highlights the work of an explorer of musical boundaries, elusive and enigmatic, seen through the prism of his two passions:  experimental music and popular show.

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Thomas BARRIERE : Guitare, objets, bandes-sons (Guitar, objects, sound recording)
Compositions & Arrangements (Composed & arranged by) : Thomas BARRIERE
Enregistré entre 2009 & 2011 sur la route (Recorded between 2009 & 2011 on the road)
Graphisme (Design) : Vincent CAPES

THO 009 - 10/2011
CD time 42:47

28 oct. 2011

Epileptik Gramofon – LIVE AT ATELIER CLAUS, 2010

Epileptik Gramofon – LIVE AT ATELIER CLAUS, 2010


Écouter l'album / Listen to the album


Ce sont 3 jeunes chiens fous qui sont réunis dans cette formation des plus explosives. Les membres d’Epileptik Gramofon ont travaillé ensemble dans différents groupes pendant des années, et ont œuvré chacun de leur côté dans divers contextes musicaux, ce qui leur permet une approche originale et une énergie écrasante en tant que musiciens.
Issus de cette nouvelle génération qui soude la complexité du jazz avec l'énergie brute du rock, ils sont capables de développer des ambiances contrastées dans leurs morceaux, surfant sur les styles, déroulant un groove épais et propulsent l’auditeur dans des improvisations complexes, directes et sans retenue.
En France et en Belgique, ce Power Trio s'est rapidement imposé comme une formation puissante et intense, chaloupée aussi bien qu’expérimentale, qui affiche perpétuellement un grand sens de l’humour.
Ce disque, enregistré durant une tournée en Belgique, capture l’intensité que le groupe déploie en live. Une entente musicale parfaite, une excitation palpable, une créativité sauvage et un plaisir immédiat font de cet E.P. un document précieux.
Fait pour être écouté fort. Montez le volume et surtout, inviter vos voisins !

These three young mad guys are gathered in this very explosive band. Members of Epileptik Gramofon worked together in various bands for years, and worked independently of each other in various musical contexts, allowing them an original and overwhelming power as musicians.
Children of this new generation that holds together the complexity of jazz with the raw energy of rock, they are able to develop contrasting moods in their songs, surfing on the styles, displaying a thick groove and propel the listener into the complex improvisations, direct and unrestrained.
In France and Belgium, this Power Trio has quickly become a powerful and intense band, swaying and experimental, constantly displaying a great sense of humor.
This disc, recorded during a tour in Belgium, captures the live intensity deployed by the band. A perfect musical arrangement, a palpable excitement, creativity and a wild immediate pleasure makes this EP a precious document.
Made to be play loud. Turn up the volume and most importantly, invite your neighbors!


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Thomas BARRIERE : Guitare (Guitar)
Sofiane REMADNA : Basse (Bass)
Benjamin CHAVAL : Batterie (Drums)

Compositions : Sofiane REMADNA (except I Don’t Know by Thomas BARRIERE)
Arrangements (Arranged): EPILEPTIK GRAMOFON
Enregistré live à l’ATELIER CLAUS, Bruxelles le 03 avril 2010 (Recorded live at ATELIER CLAUS, Brussel, april 3, 2010)
Graphisme (Design) : Vincent CAPES

THO 010 - 10/2011
CD time 21:35

16 août 2011

Picola Naine – TOUTES LES RATIONS UTILES POUR ATTEINDRE TAHITI A TEMPS

Picola Naine –

Ecouter l'album /  Listen to the album


C'est toujours le meilleur pari à prendre que d’attendre l'inattendu avec Picola Naine. Quel que soit l’instrument qu'il explore (chant, guitare, piano, sampler…), chacun de ses projets a une identité qui lui est propre et porte sa griffe.
Toutes les Rations… est peut-être un de ses détour les plus surprenants : une excursion dans la chanson française.
Mais il y a quelque chose d'intrinsèquement pervers sur la notion même de chanson chez Picola Naine. L'album est tout à la fois plein d'ironie et débordant d'affection. En fait, sa vraie dimension subversive est peut-être son impossibilité à concilier à la fois une réelle envie de s’ouvrir au grand public et la volonté d’aller toujours plus loin, telle une fuite, dans l’expérimentation et la déconstruction.
Chaque titre est conçu avec un soin remarquable et regorge de profondeur. Picola Naine explore des atmosphères tour à tour douces, âpres, chaleureuses, arides et organiques, et fait preuve d’une très grande inventivité, malgré les limites que le concept semblerait vouloir imposer. Il trouve autant de possibilités dans la chanson que lorsqu’il expérimente avec des machines ou sa guitare.
Bien que chacune des pistes de l'album soit minutieusement conçue, la fragilité de l’ensemble offre un contraste saisissant avec l’énergie, les arrangements débridés et les paroles extravagantes et inattendues.
Sur une base simple, il déploie chaque morceau et cherche l’endroit de la rupture. Il développe avec une compréhension instinctive des combinaisons étonnantes pleine de détails, des textures particulières et des cadres originaux. Sa recherche ressemble à une course sur un chemin labyrinthique dans un pays étrange, jusqu'au moment où l’on brise l’enceinte afin de pouvoir s'échapper… Mais jamais totalement, jamais définitivement.
Toute pudeur mis à part, cet album de Picola Naine réaffirme qu'il n'est pas seulement un musicien qui travaille sur la déconstruction (sans jamais sombrer dans la condescendante postmoderne), mais aussi un arrangeur avec un talent d’auteur-compositeur.
Il combine des éléments musicaux qui n'ont parfois rien à voir dans la structure des morceaux, ce qui peut au prime abord ne pas faire sens aux oreilles qui ne sont pas habituées. Sur le plan conceptuel, il serait bien sûr trop facile de voir Toutes les Rations… comme n’importe quelle autre expérimentation dans une longue lignée de déconstruction.
Il y a évidemment une tentative de relecture des orchestrations de la chanson française, et des textes qui touchent à un autre niveau, cependant, c'est d’abord un vrai travail d'amour, et son exubérance, sa créativité et son envie d'aller plus loin et de remodeler l'esthétique de la chanson est plus importante que bien des exercices intellectuels.
Toutes les Rations… demeure complètement accessible, mélodique, avec des paroles drôles, émouvantes et révélatrices d’une sensibilité unique qui réussi à créer, au fur et à mesure de ses albums, sa propre marque idiosyncrasique.


It’s always the best bet to expect the unexpected with Picola NAINE. Whatever the instrument he explores (vocals, guitar, piano, sampler ...), each project has its own identity, and bears his signature. TOUTES LES RATIONS... might be one of his most surprising bend: a trip in French songs.
But there’s something inherently perverse about the concept of song with Picola NAINE. The album is at once full of irony and full of affection. In fact, its true subversive dimension may be its inability to accommodate both a real desire to be listenable to a large audience and the will to go even further, as a leak, in experimentation and deconstruction.
Each title is made carefully and full of depth. Picola NAINE explores atmospheres from moment to moment sweet, bitter, warm, dry and organic, and he shows great inventiveness, despite the limits the concept would seem to impose. He found as many possibilities in the song as he experiments with machines and guitar.
Although each tracks on album is remarkable conceived, the fragility of the whole makes contrasts with the energy, unbridled arrangements and unexpected extravagant lyrics.
On a simple basis, each piece unfolds and seeks the location of the rupture. He develops an instinctive understanding of combinations full of amazing details, and textures and original spaces. His research looks like a run in a labyrinthine in a strange land, until you break the walls for escape ... but never completely, not for ever.
This album reaffirms Picola NAINE is not just a musician who works on deconstruction (without falling into postmodern condescension), but also an arranger with talent for songwriting.
He combines musical elements that may have nothing to do with the structure of songs, and at first it seems to don’t make sense to the ears. Conceptually, it would be of course too easy to see
TOUTES LES RATIONS... like any other experiment in a long line of deconstruction.
There is obviously an attempt to replay the orchestrations of French song, and lyrics that touch on another level, however, it’s first of all a true work of love, and exuberance, creativity and desire to go further and to redesign the aesthetics of the song is much more important than intellectual exercises.
TOUTES LES RATIONS... remains completely accessible, melodic, with funny lyrics, touching and revealing a unique sensibility that get to create, all along his albums, his own idiosyncratic mark.


 Télécharger / Download :

Picola NAINE : Compositions et tous les instruments (Compositions & all instruments)
Enregistré durant l'année 2009 (Recorded during 2009)
Graphisme (Design) : Picola NAINE

THO 008 - 08/2011
CD time 14:44

Picola Naine sur le Net :

13 août 2011

Petite page de publicité - PRIMAIRE de Thomas Barrière

PRIMAIRE
DVD de Thomas BARRIERE
 

PRIMAIRE - Folklore expérimental
(2010 - Vidéo - 10 min.)
Inspiré par les musiques du Balouchistan, d’Afrique Centrale, de la Méditerranée...
Guitare solo

Réalisé sans boucles ni overdubs
Enregistré et mixé par WATSON
Extraits vidéo réalisés au PERISCOPE le 08/07/10
par Vincent CAPES


Bonus :
- Puputan (2010 - Audio - 2 min.)
- Pas d’oiseau (2008 - Audio - 10 min.)


Edité par VENUS D'AILLEURS & ANIMA

4 août 2011

Ordre & Progrès - INEMPLOYABLES

Ordre & Progrès - INEMPLOYABLES



Au cours des dernières décennies, la Power Electronics s’est retrouvée noyée sous les suiveurs de Bennett et des innombrables groupes qui ont inondé le marché avec des disques remplis de bruits horribles, en continuant de mélanger de façon stérile les imageries et les propos de dominations, d’abus et d’abominations en tout genre.
Ordre & Progrès, qui apparaît un peu comme la collaboration inévitable et le point culminant de 25 années d’amitiés entre Elliot et U235, se positionne clairement vis-à-vis de tous ceux qui se sont nichés dans cette musique depuis 30 ans. Comme ils disent si bien dans leur texte :
« Nos thèmes de prédilection sont bien moins spectaculaires que ceux habituels de la Power Electronics mais procèdent d'un intérêt similaire pour la chosification de l'individu. Notre perspective est donc volontairement amorale et désengagée politiquement. Dans le même sens, l'usage du bruit par le groupe Ordre & Progrès ne doit pas être assimilé à celui d'arrière-garde de la contre-culture. Notre démarche est par ailleurs étrangère à toute idéologie de résistance culturelle. Nous n'entendons donc pas dissoudre des formes existantes en les brouillant mais créer de nouvelles formes par le bruit. »
Constitués de titres plutôt courts et percutants, Inemployables récupère la méthode du collage sonore à caractère industriel où les fréquences mutent, s’enfilent et se chevauchent de façon brutale et intense. Dans ces morceaux, le groupe semble chercher une approche qui se veut distanciée, mais qui reste agressive par les féroces manipulations sonores qu’ils opèrent. Une conversation, des voix menaçantes, et bien plus encore… Tout a un effet aliénant et transpire une désolation troublante. Le bruit que ferait une journée morne dans un bâtiment administratif, ou dans un hôpital, lorsque tous les médicaments sont épuisés.
Bien sûr, cela a l'effet escompté, et le groupe réussit assez bien : la musique est implacable, et nous broie. Et laisse l’auditeur effrayé d’une humeur sombre. Répulsif, mais dans le bon sens du terme : une écoute proprement angoissante.
Quelque part, ceux qui écoutent ce style musical aiment se faire du mal. Mais ils partent en connaissance de cause, et Inemployables est un peu la quintessence de ce qui constitue intrinsèquement cette musique, c’est-à-dire l’exploration des tensions entre l’auditeur et le son. Comment le faire ciller, et ébranler sa pensée et son libre-arbitre. L’asservissement. Et bien sûr, le doute. Car dans cette poisseuse agression sociale, tout se lit à travers les lignes. Qu’attendons-nous ?
« Obéir » vient de Obedire, qui vient lui-même de Oboedio, constituer de Ob- et de Audio. L’obéissance, c’est donc soumettre l’ouïe. Se soumettre par l’ouïe. Se soumettre à l’Ordre.
Elliot et U235 distillent toute l’oppression sociale pour nous en inoculer l’essence directement dans les oreilles. Une purge éprouvante. Inemployables est un peu un traité sonore sur les impasses de notre époque.
 « Les ethnologues ont inventorié les techniques musicales propres à intimider la tornade, à fouetter l’ouragan, à calmer le feu, à assommer la rafale, à semer la panique dans les pluies afin de les mener en tambourinant le débit, à attirer le troupeau dans son piétinement, à ensorceler la venue du fauve dans le corps du sorcier, à terrifier la lune, les âmes jusqu’à l’obéissance. (…)
Désensorceler nos sociétés de leur obéissance. Le goût de l’ordre et de l’assujettissement dans nos sociétés a tourné à l’hystérie. Les guerres les plus cruelles sont devant nous. Elles seront les contreparties de plus en plus effroyables, le paiement sacrificiel de la protection sociale, médicale, juridique, morale et policière des temps de paix. » P. Quignard, in La Haine de la Musique
Si vous êtes assez courageux pour écouter la chose, il est difficile de ne pas s'émerveiller devant l'ampleur de l'obsession et de la fascination. Cette fascination qui arrête le regard, au point qu’il ne peut s’en détacher. La fascination, c’est la perception de l’angle mort. Et elle s’observe du coin de l’œil.
Là où la musique populaire, presque comme une empreinte infantile, entraîne une surprenante adhésion, des fois contre notre volonté, la Power Electronics tient beaucoup plus du regret du chant des hommes. Aucune musique ne peut la dépasser dans sa noirceur et sa violence pétrifiante.
Elle est l’éclatante preuve que l’art n’a jamais été le contraire de la barbarie.
« Là où l'on veut avoir des esclaves, il faut le plus de musique possible. » L. Tolstoï
N.B. : A écouter aussi fort que possible.


During last decades, Power Electronics has been drowned by Bennett’s followers and many groups have filled the market with discs full of horrible noises, continuing to mix in a sterile way imagery about domination, abuse and abominations of all kinds.
Ordre & Progrès (Order & Progress), which appears much like the collaboration and the inevitable culmination of 25 years of friendship between Elliot and U235, is clearly positioned face to all people who are huddled in this music for 30 years. As they say in their presentation:
"Our themes are much less dramatic than those of Power Electronics but proceed from a similar interest in the commodification of the individual. Our perspective is deliberately amoral and politically disengaged. In the same vein, the use of noise by the Group Ordre & Progrès shouldn’t be equated with that of the rearguard alternative culture. Our approach is also unrelated to any ideology of cultural resistance. We do not dissolve existing forms by blurring, but create new forms by the noise."
Formed of short and sharp tracks, Inemployable recovers the sound collage industrial method where frequencies mutate, shove and overlap in brutal and intense way. In these pieces, the group seems to seek an approach that aims distanced, but still aggressive manipulation by the ferocious sound they make. A conversation, threatening voices, and much more... Everything has an alienating effect and sweat a disturbing desolation. The noise would be a dull day in an office building, or in a hospital, where all drugs are used up.
Of course, this has the desired effect, and the group has fairly successful: the music is relentless and we are crushed. And that leaves the frightened listener in a gloomy mood. Repellent, but in a good way: a scary listening.
Somehow, those who listen to this musical style likes to hurt themselves. But they know it and Inemployable is just the epitome of what inherently this music is: exploring the tensions between the listener and the sound. How stumbling and shaking his thought and free will. Enslavement. And of course, doubt. In this sticky social aggression, all is implied. What do we expect?
"
Obey" comes from Obedire, who has himself Oboedio, Ob- and -Audio. Obedience is submitting by our ears. Compelling by hearing. Submit to the Order.
Elliot and U235 distill all the social oppression for inoculate the essence to us directly into the ears. A tough purge. Inemployable is like a sound treaty about impasse of our time.
"Anthropologists have inventoried musical techniques good to intimidate the tornado, to whip the storm, to calm the fire, to knock out the squall, to scare the rain, for bring them into the drumming flow, to attract the flock in his trampling, to bewitch the coming of the beast in the the sorcerer’s body, to terrify the moon, the souls to obedience. (...)
Disenchant our societies of their obedience. The love of order and liability in our society has turned to hysteria. The cruelest wars do not happen yet. Counterparties will be more appalling, the sacrificial payment of social welfare, medical, legal, moral and police of peacetime."
Pascal Quignard, Hatred of Music
 If you are brave enough to listen this album, it's hard to don’t be marvelled in front of the extent of obsession and fascination. This fascination catches the eye, to the point that it cannot be detached. The fascination is the perception of the blind spot. And we have to observe it in a blink.
When popular music, almost like an infant trace, is surprisingly approved by people, sometimes against their will, Power Electronics becomes the regret of the singing of man. No music can overcome this one in the darkness and in its petrifying violence.
It’s the striking evidence Art has never been the opposite of barbarism.
"Where we want to have slaves, it should be more music possible." L. Tolstoy
Please play it as loud as possible.


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ELLIOT : Synthétiseur (Synthetizer)
U235 : Sampler

Compositions : Ordre & Progrès
Enregistré et Mixé entre Mars et Juin (recorded and mixed between March and June) :
Ordre & Progrès
Graphisme (Design) : U235
THO007 – 07/2011
CD Time : 30:42

26 avr. 2011

Yann Lecollaire - ORGANUM

Yann Lecollaire -ORGANUM



"Organum" : Figurant un immense orgue imaginaire d'une église à inventer. Grande polyphonie d'ensemble à vents se reflétant en plusieurs dimensions comme un seul sujet dans un "magic mirror". Enregistré en re-recording, "Organum" est aussi une réflexion sur la multiplicité harmonieuse des actes naissant d'une seule méditation. Cet ensemble abstrait, irréel, allant jusqu'à huit tuyaux à anches donne forme à des arches, des croisillons,  des porches,  des arcboutants, des clochers...

"Organum": Representing an immense imaginary church organ to be invented. Large wind ensemble polyphony reflected in several dimensions as a single subject in a magic mirror. Recorded with overdubbing, "Organum" is also a reflection about the harmonious multiplicity of acts arising from a single meditation. This abstract ensemble, unreal, up to eight pipes reed gives shape to the arches, braces, porches, flying buttresses and steeples...

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Yann LECOLLAIRE : Clarinette, clarinette basse, flûte, saxophone soprano (clarinet, bass clarinet, flute, sax soprano)
Benjamin CHAVAL : Batterie, machines (Drums, machines)
Sofyann BEN YOUSSEF : Basse électrique (Electric bass)

Compositions : Yann LECOLLAIRE
Enregistré et mixé en Mars/Avril 2011 (Recorded and mixed in March/April 2011) : 
Sofyann BEN YOUSSEF
Graphisme (Design) : Vincent CAPES
THO 006 - 04/2011
CD time 6:36

20 avr. 2011

Lionel Garcin & Thomas Barrière – LES DANSEUSES

Lionel Garcin & Thomas Barrière – LES DANSEUSES



Les amoureux de la musique improvisée savent à quoi s'attendre. C'est la première collaboration enregistrée entre le guitariste Thomas Barrière et le saxophoniste Lionel Garcin. La rareté de la chose ajoute à l'excitation. Né durant les sessions autour du film de Rupert Julian « Le Fantôme de l’Opéra », ce disque compile les différentes prises enregistrées à cette occasion particulière sur la même séquence du film. Il y a de la qualité dans ces conversations, comme à chaque fois que de bons musiciens jouent ensemble, et il nous a semblé bon de les diffuser.
Partageant un amour inconditionné pour l'improvisation, et la musique de tous les coins du globe, ils ont chacun développé un langage musical aux confins des possibilités sonores qui surprend perpétuellement. L’un et l’autre ont passé beaucoup de temps à explorer et se parfaire techniquement, en faisant des bruits indicibles avec leurs instruments, et souvent ces bruits sont devenus indiciblement délicieux.
Mélangeant grincements, pincements, couinements, et quelques éléments mélodiques qui élargissent le vocabulaire de l'improvisation, la palette de sons de Lionel Garcin est tout simplement hallucinante.
Thomas Barrière accouche de sons vraiment étonnant avec sa guitare électrique, qu’il fait souvent sonner comme s’il y avait plus de deux musiciens (soit dit en passant, ce sont des improvisations live effectuées sans montage ni overdub).
Aucun d’eux ne sacrifie son individualité ou sa personnalité pour plaire à l'autre, car leur entente fait qu’ils sont d’emblée sur un terrain commun et se répondent…
L’improvisation libre n'est pas pour tout le monde (auditeurs ou interprètes), et il faut profiter de ces deux là, qui continuent d'étonner par leur indépendance et leur originalité.
Deux grands instrumentistes du monde expérimental qui plongent dans des vertiges télépathiques ! Le bruit a rarement sonné aussi juste.
Ecoutez ces enregistrements comme une histoire qu’on vous narre. Pas besoin d’avoir le film sous les yeux pour apprécier cette musique, car ils vous le racontent.

Improvised music lovers know what to expect. This is the first recorded collaboration between the guitarist Thomas Barrière and saxophonist Lionel Garcin. The rarity of the thing adds to excitement. Born during the sessions on Rupert Julian’s film "The Phantom of the Opera", this disc compiles the different takes recorded for this special occasion on the same part of the movie. There is quality in these conversations, as always good musicians play together, and we thought it need to share it.
With an unconditional love for improvisation, and music from all around the world, each has developed a musical language to the confines of sonic possibilities that perpetually surprised. They spent a lot of time to explore and to work technically, doing unspeakable noises with their instruments, and often these sounds have become unspeakably delicious.
Mixing grinding, pinching, squeals, and some melodic elements that expand the vocabulary of improvisation, the Lionel Garcin’s sound palette is simply amazing.
Thomas Barrière give birth to sounds really amazing with his guitar, he often sounded as if they were more than two musicians (by the way, these are live improvisations performed without editing or overdubbing).
They didn’t sacrifice their individuality or personality to please to each other, but they are immediately agreed on direction to take...
Free improvisation is not for everyone (listeners or performers) and must enjoy these both, who continue to amaze by their independence and originality.
Two great musicians in the experimental world take us into dizziness telepathic! The noise never sounded that right.
Listen to these recordings as a story. No need to watch the movie to appreciate this music because they tell you.

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Lionel GARCIN : Saxophone (Sax)
Thomas BARRIERE : Guitare (Guitar)

Musique improvisée réalisée sans boucle, ni sample, ni overdub pour un extrait du film « Le Fantôme de l’Opéra » de R. Julian (1927)
Released with no loop, sample, or overdub, for an extract of R. Julian’s “The Phantom of the Opera” (1927)

Enregistrement & mixage (Recording & Mixing) : Watson pour SCHNELL Prod.
Graphisme (Design) : Vincent CAPES
THO 005 - 04/2011
CD time 21:12